Le bois ou la pierre n'ont jamais attiré Guidi car dans ces deux techniques, il s'agit de retrancher, de tailler, d'agresser la matière pour arriver à ses fins. Acte trop violent de pouvoir et non acte de caresse et d'amour comme l'argile ( terre fine ou chamottée ) le permet et même le suppose.
L'argile deviendra pour la sculpture son seul matériau de création. Dès le début, il se fabrique en effet une technique où une patience de bénédictin est indispensable : petites boulettes ajoutées les unes aux autres, par centaines. Certaines sculptures comportent en leur sein des armatures métalliques légères, surtout les grandes sculptures aux petites têtes parfois tronquées, comme les Trois Grâces ou plus tard Adam et Eve.
Guidi travaille en volumes pleins, et il cuit ses sculptures, même de grandes dimensions, dans son four à poterie avec une technique restée secrète, élaborée au fil des ans. Normalement, tout devrait se briser... Mais le miracle aura toujours lieu. Il sera jusqu'alors le seul sculpteur à pratiquer de cette manière.
Guidi à Fillerval au début des années 80