Peu de temps avant sa mort, son cancer semblant « stabilisé », Guidi parvint après quelques mois à juguler une maladie de Parkinson qui l'avait frappé du jour au lendemain. Il accepta volontiers ma « commande », un peu inquiète, d'un dessin de ce sphinx avec lequel j'avais eu une « rencontre » si intense. Miraculeusement, ses possibilités de dessinateur étaient restées intactes.
LE SPHINX DE GUIZEH
Sérénité dans ta prison dominée
du sable et de la pierre
Sourire du désespoir
inquiétant et tragique
Superbe indifférence
aux siècles qui s'écoulent...
Gardien des pharaons
et gardien du Désert,
gardien de l'Homme
et de nous-mêmes,
Ton regard intérieur,
aveugle et lucide,
est le nôtre:
Tu incarnes à jamais
le mystère de la mort
et de notre destin.