Au printemps 1983, nous nous trouvions devant un dilemne: il nous fallait choisir entre notre travail commun, avec nos projets d'expos, et cette manifestation philantropique qui rencontrait un grand succès mais qui exigeait trop de temps et d'argent . Ce serait donc, à regrets, le Vème - et dernier - festival. Guidi décide d'organiser un concours de dessin pour les écoles du voisinage, alors que j'étais aux Etats-Unis pour promouvoir ses sculptures ainsi que les oeuvres d' autres artistes de la galerie Schèmes.
Jean-Daniel Haldimann, ami collectionneur et directeur des établissements Paillard ( fournitures pour artistes ), nous offre généreusement de très nombreux litres de gouache en guise de récompenses destinées aux vainqueurs, mais finalement, il y en aura pour tout le monde. Il restera même quelques bidons!
Devant cette gouache du coup entreposée dans la grange, que faire... sinon avoir de nouveau envie de peindre après vingt ans consacrés à la seule sculpture ? Une idée vient alors à Guidi : peindre ses sculptures, marier ses deux passions. Aussitôt dit, aussitôt fait!
Des sculptures comme la Vénus au bain, Abel et Cain, et surtout « Venise » ( voir p.114 ) - une de ses plus belles « sculptures intimes » - dessinées, lithographiées et peintes ont été le véritable tremplin du retour à la peinture de Guidi et pour lui une sorte de renaissance.
Un sculpteur peignant ses sculptures, un art prenant le relais de l'autre dans la même inspiration revisitée? La chose est singulière!
Suivront, pour thèmes de prédilection, nos voyages, européens ou lointains, les natures mortes et les nus. Guidi retrouvera par ailleurs l' amour du dessin de ses débuts grâce au crayon lithographique, découvert lors du travail sur le recueil « Poèmes-Sculptures ».
Vénus au bain ( orange )