Les séjours à Bâle ont toujours été exceptionnellement chaleureux grâce à l’amitié et au dévouement de la galeriste Helga Friese. Je me souviens de plusieurs carnavals, des jours et nuits à suivre de petits groupes de musiciens avec la récompense de la soupe à la farine au petit matin ; ces moments ont engendré une exposition très appréciée des Bâlois eux-mêmes pourtant fiers et jaloux de leur fête si bien préservée. Guidi avait en effet su ressentir puis retranscrire sans céder au pittoresque l’atmosphère de ce carnaval toujours fidèle à lui-même dans sa dignité voulue, et même parfois tragique, si différente du luxe ostentatoire et de la théâtralité de l’actuel carnaval de Venise.
Chaque année, la véritable folie obsessionnelle, jour et nuit, des fifres et des tambours agissait sur nous comme une drogue, si bien qu'en rentrant en France, on était littéralement « sonnés » par le manque !
Le « Fassnacht » est un carnaval où les touristes n'ont pas leur place, il faut être « initié », invité, et chaque fois, dans les rues, épuisés mais heureux de ce partage, ou dans les cafés si accueillants ( lorsqu'on entre avec des Bâlois ), nous ressentions le privilège de le vivre de l'intérieur...
Les deux polichinelles