Les natures mortes de la seconde période ( encres ) furent totalement imaginaires : aucun objet, aucune fleur ne se trouvait devant Guidi ! Il les composait... en imagination! Il procédait souvent par découpages puis collages et - curiosités « techniques » toutes personnelles que j'avais découvertes par hasard - il employait pour divers usages du sopalin, de la tarlatane ( tissu qui servait à donner de la tenue aux vestes masculines ), ou des bombes d'eau minérale qu'il vaporisait sur certaines parties de son oeuvre où il ne souhaitait pas que telle ou telle encre « prenne ».
Ces « encres » des pages suivantes - même les fleurs - sont bien plus originales et « à retenir », à ses propres dires, du travail de Guidi que les gouaches des balbutiements de son retour à la peinture après plus de vingt ans consacrés à la poterie puis à la sculpture. On y trouve toujours cette épure qui caractérise l'essentiel de son testament artistique.
A PROPOS DE FLEURS...
Jamais ou presque un bouquet ( ni surtout une plante verte ) n'est entré dans la maison car Guidi aimait les fleurs dans leur état naturel et il trouvait un peu barbare et surtout absurde de les couper... pour qu'elles meurent finalement beaucoup plus vite, nous privant de leur beauté originelle!
Guidi traitait d'ailleurs les fleurs par « taches » et, volontairement, ne les peignait pas de façon à ce qu'on les reconnaisse.
Petit secret : à vrai dire, comme Ravel, son célèbre « Boléro » : Guidi n'aimait pas beaucoup cette « période fleurs » qui pourtant plaît en général à des publics très divers !
Vase noir aux fleurs blanches et au ciboire mordoré Coing et poire dans une coupe noire devant un vase mordoré