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Carnaval millénaire, il fut inventé par le peuple à la fin du XIe siècle pour profiter des derniers jours avant les privations du Carême, permettant sous le masque de retrouver une véritable égalité entre les classes sociales. Prenant son essor à la Renaissance, il subit des vicissitudes, des interdictions puis ressurgit plus vivant que jamais au XVIIIème siècle.
Redevenant à la mode après un peu de lassitude, le carnaval de Venise était encore fascinant dans les années 80: il n'avait pas encore perdu son âme et pris cette dimension touristique mondiale, amenant dans la cité des Doges des personnes surtout désireuses de « se montrer » de façon plus ou moins éclatante, voire scandaleuse, dans des accoutrements luxueux et provocateurs. Comme si Venise n'était qu'un musée-théâtre corvéable à merci, une « fille facile » qu'il suffirait de payer!
Abandonnant l'espace extérieur aux étrangers venus faire la fête un peu vulgairement, le vrai carnaval vénitien se passe désormais à l'intérieur de maisons ou palais, à l'abri des regards.
Les peintures de Guidi inspirées par quelques personnages croisés dans les ruelles non touristiques sont très sobres, jamais pittoresques.
Même lorsque San Marco ressemble au Kremlin et que la neige, phénomène rarissime, a décidé non seulement de visiter Venise mais d'y séjourner pour quelques heures de rêve inoubliable, Guidi ne cède pas à l'esthétisme...
Carnaval 1984 : Annie Jeanneret à la moreta Guidi à la bauta
