Premières encres

« J'ai mis au point un procédé qui à ma connaissance est très peu utilisé ou pas utilisé du tout, c'est le travail des encres d'imprimerie. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'ai un ami imprimeur à Clermont, Michael Nolle, qui avait dans son atelier des pots avec des couleurs extraordinaires dont il jetait les restes - que je lui ai demandé un jour de récupérer, « pour voir ». Pourquoi ne pas essayer de trouver une nouvelle technique, après l'huile de mes débuts, l'acrylique ou la gouache de ces dernières années, travaillée avec des vernis : je me suis donc lancé dans l'aventure ! ...

Avec les encres, on a envie d'affronter ce « hasard » du trempage à la cuve, au début, hasard qui a une part, certes, et fait souvent bien les choses ! Mais on a envie d'aller plus loin, par des dessins, par des reprises de peintures sur ces éléments, par des découpages, par des collages, etc. A ce moment-là, je recrée une atmosphère un peu fantastique, irréelle, surréaliste, même. Et j'obtiens des paysages, des personnages qui pourraient sortir d'un autre monde - des harmonies de rouge, de couleur soufre, des bleus ou des mauves qu'on ne retrouve pas sur terre. Apparemment, il ne peut pas y avoir de paysages comme çà !

Mais si l'on pense que l'univers est infini, que nous sommes environnés de centaines de milliers, de millions, de milliards d'autres galaxies, ces paysages-là existent : pas sur terre, pas dans notre galaxie peut-être , mais dans d'autres galaxies ou dans d'autres mondes parallèles et je pense vraiment qu'ils sortent d'un autre monde parce que pour moi, ces mondes existent ! »

( in interview de Yannick Tranchant pour la Radio Fugue FM - région de Compiègne )

Guidi au « Petit Atelier » de Clermont-de-l'Oise ( fin des années 90 )