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Pirouette poétique, provocation d'artiste ?
A la question du journaliste, Guidi, d'habitude si secret et n'aimant pas trop « expliquer les choses », répond en riant dans une interview pour la télévision : « Rien de tout cela ! Seulement - comme l'a écrit Jeanneret*- le désir de faire se rencontrer le rêve intérieur et l'abandon de Soi à l'Autre, aux autres. Le masque- masqué, c'est la poésie et la tragédie, c'est la mutité et à la fois l'expression la plus intense du mystère de l'Etre ».
Il s'agit là encore d'une inspiration commune, nourrie de notre fréquentation régulière de Venise ( voir poème p. 155 ).
A noter que Guidi a réalisé lui-même ses « masques-masqués » en bronze, ainsi que d'autres sculptures. Il apprenait toujours très rapidement à maîtriser les techniques - ainsi lors d'un stage dans une fonderie en Alsace, ce qui lui permit plus tard de travailler à plusieurs reprises pour lui-même à la fonderie Susse - ciselure et patine comprise, sous l'oeil approbateur des ouvriers et de la direction.
Guidi a ainsi été l'un des très rares sculpteurs capables de mener à bien une sculpture d'un bout à l'autre, du papier ou du plâtre, du bois ou de l'argile jusqu'au bronze.
Il me semble utile de rappeler ici que les sculpteurs ne « font » pas des bronzes, contrairement à ce qu'on entend dire, souvent avec admiration, ils les font faire !
* Guidi m'appelait « Jeanneret » car il trouvait mon prénom « Annie » trop petit pour moi et d'ailleurs nos expos mentionnaient nos seuls noms, son prénom ne lui convenant pas non plus! Seuls quelques rares intimes connaissaient ce prénom de Guidi...que je ne révélerai donc pas!
